Des journalistes mauritaniens initiés aux fondamentaux du Pétrole et du Gaz

MADAR/Nouakchott le 20-01-2025
A l’initiative de la major britannique BP qui exploite le gaz mauritano-sénégalais à travers le projet Grand Tortue Ahméyim (GTA), une formation spécialisée a été dispensée ce lundi 20 janvier à Nouakchott à quelques journalistes mauritaniens issus des différents organes de la presse privée et publique.
Dans une présentation préliminaire, Mohamed Limam, directeur pays de BP a fait le point sur l’état du projet GTA qui entame sa dernière ligne droite avant l’exportation de la première cargaison de gaz naturel.
S’agissant des installations, elles se composent de quatre piliers à savoir l’installation sous-marine avec les puits et l’installation sous-marine qui transportent le gaz du réservoir et l’introduisent dans le navire flottant de production, de stockage et de déchargement (FPSO).
Le FPSO élimine l’eau, le condensat et les impuretés du gaz.
Il y a par ailleurs la Plate-forme Hub avec brise-lames en haute mer qui protègent la Plate-forme Hub et le navire de gaz naturel liquéfié flottant (FLNG), et font barrage à une météo défavorable lors de la visite des transporteurs de GNL. Enfin, le FLNG reçoit du gaz prétraité du FPSO de GTA pour être refroidi cryogéniquement afin de former un liquide. Une fois liquéfié, il est transféré aux transporteurs de GNL, de passage pour l’exportation.
Ainsi, le FLNG peut stocker 125.000 m3 de GNL qui doit être déchargé tous les 6 jours.
Le directeur a rappelé que la phase 1 du projet GTA produira 2,5 millions de T de GNL par an.
Pour sa part, Carl Gordon de BP a fait une présentation technique des opérations du GTA. Entre autres il a expliqué la technique utilisée pour accélérer la liquéfaction du gaz, une opération qui a nécessité d’immobiliser un méthanier à proximité afin d’accélérer cette liquéfaction, une opération très cher a-t-il expliqué mais qui permet de gagner 2 mois d’avance.
Pétrole et Gaz : En trouver, les valoriser
Au cours des 3 sessions qu’il a animées au profit des journalistes, Philippe Martinez DG de IFP MIDDLE EAST et représentant de IFP Energies Nouvelles Group, un acteur majeur de la recherche et de la formation (énergie, transport, environnement), a d’emblée expliquer les processus d’exploration et d’évaluation des projets pétroliers et gaziers.
Il a aussi fait le point sur la transition énergétique et sur l’évaluation avec notamment la simulation de Monte Carlo pour l’évaluation des réserves.
Les notions en la matière telles que le torchage, la trilogie pétrolière et autres ont été mises en évidence.
Le formateur est aussi longuement revenu sur les projets EPC qui nécessitent une expertise de pointe et des moyens colossaux. Les derniers chiffres avancés estiment le marché des forages Onshore à 19 Milliards de dollars et à 27 Milliards de dollars pour celui de l’Offshore.
Le marché sismique se chiffre lui aussi à plus de 26 Milliards de dollars.
Pour le projet GTA par exemple le coût des 4 puits forés pour le moment se chiffrerait à 400 Millions de dollars.
Et il faudrait aussi compter avec les risques et les mauvaises surprises car dans ce type de projets il y a les puits à sec.
Ainsi pour les EPC, les 2 principales phases du CAPEX (investissements dans les puits, les terminaux et autres installations) et de l’OPEX (consommables, coûts opératoires, personnel, etc) constituent des étapes majeures suivies immédiatement par le FID (Final Investment Decision).
Aujourd’hui, le projet GTA est dans la phase de gazing qui consiste à tester les équipements. C’est l’étape du Oil In qui consiste à faire entrer le gaz dans les installations afin de tester leur faisabilité.
Il convient enfin de rappeler comme cela a été souligné par les responsables de BP que toutes les opérations du FLNG sont opérées à partir de Nouakchott et le cordon ombilical du projet GTA est situé à 10k m de la capitale mauritanienne.
Bakari Gueye