Renvoi massif de migrants : NOUAKCHOTT N’EN PEUT PLUS

MADAR/Nouakchott le 04-03-2025

A Nouakchott, des centaines de migrants irréguliers commencent à quitter le pays à la suite d’une vaste opération d’expulsion. L’opération concerne des Sénégalais, des Guinéens, des Ivoiriens et des Maliens, entre autres. Les Mauritaniens veulent casser l’image d’un pays transit pour les migrants en route vers l’Espagne qu’on lui colle.
Dakar et Nouakchott partagent une frontière, une longue histoire et aussi du… gaz. Mais, il y a une opération d’expulsion en cours en Mauritanie qui concerne de très nombreux ressortissants sénégalais. Nouakchott a commencé des procédures d’expulsion de dizaines de résidents dans le pays de manière irrégulière, pour les transférer vers des pays voisins. Des sources mauritaniennes confirment cette information en même temps que les médias de ce pays comme le journal Taqadoumy.
Pour y arriver, la police a lancé une campagne de contrôle de résidents étrangers, qui a abouti à l’arrestation de centaines de migrants, retenus dans un centre au port dans l’attente de leur expulsion. A l’intérieur du centre, une équipe de l’état civil travaille sur les procédures liées aux empreintes des expulsés avant de les transférer dans des bus de la police vers leurs pays d’origine. La mesure est aussi assortie d’une interdiction d’entrer sur le territoire mauritanien de deux ans à compter de la date de leur expulsion.

Camp de rétention au Port de Nouakchott
Aujourd’hui, l’Etat mauritanien tente de casser le transit que veulent instaurer son sol les candidats à l’émigration irrégulière vers l’Espagne. Les personnes expulsées concernent des Sénégalais, des Guinéens, des Maliens et des Ivoiriens. Pour les Sénégalais et les Maliens, qui ont une frontière avec la Mauritanie, le convoyage ne devrait pas poser problème. Mais, les autres nationalités devraient transiter par un pays tiers. Selon des témoignages de Guinéens, ils ont été éconduits à la frontière sénégalaise.

Depuis quelques semaines, les autorités mauritaniennes tentent de blinder leurs frontières pour mieux maîtriser les flux migratoires sur son sol. Depuis dimanche, elles ont lancé un nouveau système de transit biométrique aux points de passage frontaliers bilatéraux pour mieux «renforcer la surveillance des mouvements des voyageurs et assurer un enregistrement précis de leurs données». Selon le Général, Mohamed Cheikh Mohamed Lamine, Directeur général de la sécurité nationale, qui a supervisé le lancement du système au point de passage de Kaédi, connu sous le nom de Gourel Omar Ly. «Ce dispositif repose sur des unités biométriques qui enregistrent les données personnelles des voyageurs et des personnes traversant la frontière, le tout étant relié à une base de données centrale», dit-il. Selon un communiqué de la police, 35 points de passage frontaliers ont déjà été équipés de cette technologie, et des efforts sont en cours pour étendre son déploiement à d’autres zones, sous la supervision des autorités sécuritaires. Le communiqué a également confirmé que la formation des opérateurs chargés de l’utilisation de ce système a été complétée, garantissant ainsi une efficacité et une application optimales.

Le Quotidien

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