MADAR/Nouakchott le 27-06-2025
Le ministre kenyan de l’intérieur, Kipchumba Murkomen, a accusé les organisateurs des manifestations de mercredi d’avoir tenté d’organiser un coup d’État pour renverser le gouvernement, affirmant qu’il ne s’agissait pas de l’expression pacifique d’une opinion, mais d’un « plan coordonné pour un changement de régime anticonstitutionnel ».
Lors d’une conférence de presse tenue après avoir visité certains quartiers de la capitale Nairobi pour inspecter les dégâts, le ministre a déclaré que les manifestants cherchaient à « prendre le contrôle des symboles de la souveraineté et de la démocratie dans le pays, représentés par le parlement et le palais présidentiel, dans le but de montrer qu’ils ont réussi à changer de régime ».
Les forces de police ont « réussi à repousser le mouvement », a déclaré M. Murkomen, qui a qualifié cette action de « tentative de coup d’État déjouée » et a souligné que les événements n’étaient pas spontanés, mais « coordonnés, financés et instigués politiquement ».
Les manifestations, qui ont éclaté dans au moins 24 provinces, ont donné lieu à de violents affrontements qui ont entraîné la mort d’au moins 10 personnes, selon le ministre, tandis que les organisations de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International, ont déclaré que le nombre de morts s’élevait à 16.
Plus de 400 personnes ont été blessées, dont environ 300 officiers de police, certains d’entre eux ayant subi des blessures graves qui pourraient durer toute leur vie, selon Murkomen.
Dans le cadre des réactions internationales, le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a condamné l’usage excessif de la force par la police kenyane contre des manifestants pacifiques au cours des manifestations.
Il a également accusé l’administration du président William Ruto de violer la constitution kenyane en tentant d’empêcher les citoyens d’exercer leur droit de réunion pacifique et leur liberté d’expression, soulignant que ces droits sont la pierre angulaire de l’État de droit.