La Cour des comptes sur le « ministère de la Santé » : irrégularités et bénéfices accordés à une catégorie non éligible au programme de santé

MADAR/Nouakchott le 09-10-2025

Dans son rapport annuel remis hier au président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, la Cour des comptes a consacré une partie à sa mission au sein du ministère de la Santé. Elle a constaté que les dépenses n’étaient pas conformes aux objectifs pour lesquels elles avaient été engagées et a relevé d’importants déséquilibres financiers, notamment au niveau du budget, les marchés publics, le programme de santé reproductive, l’accord sur les médicaments avec le laboratoire « ROCHE », les stations d’oxygène et les équipements médicaux.

La Cour a déclaré avoir constaté la conclusion d’un certain nombre de marchés par accord direct sans que les conditions légales prévues par le code des marchés publics soient remplies.

La Cour a estimé que cela constituait une violation des règles de passation des marchés et des principes de libre accès aux marchés publics et de transparence des procédures contraignantes pour l’autorité contractante .

La commission a ajouté qu’elle avait constaté des irrégularités concernant le volet santé du programme prioritaire élargi, en ce qui concerne la gratuité des soins de réanimation, l’évacuation médicale et la prise en charge des femmes enceintes. Elle a constaté que les montants alloués à ces gratuités et leur répartition ne correspondaient pas au volume des services facturés par les établissements de santé, ce qui a entraîné une insuffisance importante dans la couverture de certaines gratuités, telles que la réduction du coût forfaitaire pour les femmes enceintes, et des excédents non utilisés dans d’autres postes, tels que la gratuité du transport et de l’évacuation médicale.
Le rapport a également souligné l’absence de documents justificatifs des remboursements présentés par les unités de santé.

Il mentionne également qu’une catégorie de personnes non éligibles a bénéficié de la gratuité des soins alors qu’elles auraient dû être couvertes par la Caisse nationale d’assurance maladie, ce qui s’explique par l’absence de mesures visant à vérifier que les bénéficiaires de la gratuité des soins disposaient bien d’une assurance maladie.

La Cour a recommandé de veiller à la précision dans la répartition des allocations entre les différentes composantes du programme afin de garantir la réponse aux besoins réels de chaque composante .

Elle a également recommandé de faire preuve de rigueur dans les documents justifiant la rémunération des services fournis par les unités sanitaires afin de garantir que ces services soient réservés aux bénéficiaires ciblés par le programme .

Rémunérer les services fournis par les unités sanitaires dans le cadre du programme en temps opportun afin que la continuité de ces services ne soit pas affectée par le déficit financier des unités sanitaires chargées de la mise en œuvre.

Mettre en place un mécanisme fiable pour la réception des médicaments à prix réduit faisant l’objet de l’accord avec ROCHE et pour suivre leur distribution et leur bonne utilisation.

spot_img
- Contenu sponsorisé -spot_img

LES PLUS LUS