Après avoir examiné le rapport périodique de la Mauritanie, un expert de l’ONU déclare que le pays est confronté à une crise migratoire sans précédent

MADAR/Nouakchott le 03-12-2025

La Commission pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, rattachée au Bureau des Nations Unies à Genève, a examiné mardi après-midi le deuxième rapport périodique présenté par la Mauritanie en vertu de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.

Au cours du dialogue qui a eu lieu entre les experts membres du Comité et la délégation mauritanienne venue défendre ce rapport, un expert du Comité a salué les efforts considérables déployés par le pays pour mettre en œuvre la Convention, ainsi que pour créer le tribunal spécialisé dans la lutte contre l’esclavage, la traite des personnes et le trafic d’immigrants.

Il a souligné que la Mauritanie était confrontée à une crise migratoire sans précédent et que ses autorités s’efforçaient de trouver des réponses appropriées aux problèmes liés à la migration.

Dans ses réponses aux questions des experts de la commission des Nations unies, la délégation a affirmé que la Mauritanie se trouvait au carrefour du phénomène mondial de la migration, auquel le gouvernement faisait face dans le respect des droits de l’homme et de la dignité humaine.

La délégation mauritanienne a déclaré que le gouvernement avait actualisé cette année sa stratégie nationale de gestion des migrations, soulignant qu’elle était également conforme à la convention n° 143 de l’Organisation internationale du travail sur les travailleurs migrants. Un plan d’action pour la période 2026-2030 a été adopté à l’occasion de cette mise à jour ; il s’accompagne d’un plan de lutte contre la traite des migrants et de la création d’un tribunal spécialisé dans la lutte contre l’esclavage, la traite des personnes et la traite des migrants, a ajouté la délégation.

La délégation a souligné que la stratégie nationale actuelle en matière de gestion des migrations vise, entre autres, à promouvoir la migration comme levier de développement et à protéger les migrants conformément aux engagements internationaux du pays.

Il a indiqué que la stratégie avait fait l’objet d’une évaluation à mi-parcours et que celle-ci avait notamment montré que de bons résultats avaient été obtenus dans le domaine de la gestion des frontières et que l’afflux massif de réfugiés maliens restait un défi majeur. Sur cette base, la délégation a déclaré que les autorités élaboreraient la deuxième partie du plan de mise en œuvre de la stratégie, pour la période 2026-2030.

La délégation gouvernementale a souligné que l’entrée légale en Mauritanie n’était possible que par des points de passage obligatoires, dont le nombre a été porté, en 2025, à 82 au lieu de 30. Selon la délégation, ces points ont pour fonction de contrôler les flux entrants et sortants et de faciliter le régularisation du statut des étrangers.

Il a indiqué que les migrants arrêtés en Mauritanie sont soit des personnes entrées illégalement, soit des personnes secourues en mer lors de la traversée, précisant que les personnes secourues en mer sont rarement des migrants partis de Mauritanie, ils sont pour la plupart partis du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée et d’autres pays et se retrouvent, en raison des circonstances, dans les eaux mauritaniennes.

La délégation a déclaré qu’une fois interceptées par la marine nationale, ces personnes sont prises en charge par l’Agence nationale de lutte contre la traite des personnes et le trafic d’immigrants, en présence de l’Organisation internationale.

Dans sa réponse aux questions des experts de la commission, la délégation a indiqué que les centres d’accueil des migrants peuvent être visités à tout moment par la Commission nationale des droits de l’homme et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, notamment pour évaluer les conditions de détention, d’hébergement et éventuellement de renvoi, soulignant l’existence d’un mécanisme complet de protection des enfants migrants non accompagnés, qui sont systématiquement orientés vers des centres de protection et d’intégration.

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