Des politiciens et des militants des droits humains critiquent la situation des droits et libertés en Mauritanie lors d’un colloque organisé par IRA

MADAR/Nouakchott le 11-12-2025

Nouakchott a accueilli un colloque politique organisé par l’organisation « IRA » (Initiative pour la réparation des atteintes à la liberté) à l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’homme. Plusieurs chefs de partis, élus locaux et défenseurs des droits humains y ont participé afin de discuter de la situation des droits civils et politiques en Mauritanie.

À l’ouverture du colloque, le président du parti Rag, Oumar Ould Yali, a souhaité la bienvenue aux participants, soulignant que l’organisation de ce débat à l’occasion de cette journée internationale lui conférait une dimension particulière et reflétait l’importance d’aborder les défis en matière de droits humains dans le pays.

Au cours de son intervention, le président du parti Al-Ahd Dimocrati (en cours de création), Seydna Ali Ould Mohamed Khouna, a exprimé sa profonde inquiétude face à ce qu’il a qualifié de « détérioration sans précédent » du bilan des droits humains depuis 2019, tenant les autorités responsables de ce qu’il considère comme un grave recul des libertés. Il a déclaré que la Mauritanie « connaît un recul en matière de droits humains » qui touche les institutions civiles et politiques.

Il a également évoqué la situation de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, estimant que ce qu’il subit relève d’un « ciblage politique » visant à le priver de ses droits civils.

Le vice-président du parti Tawassoul, Mohamed Lemine Ould Cheikh, a quant à lui insisté sur l’importance de la participation politique et de la gouvernance démocratique, soulignant que la concentration des pouvoirs entre les mains du pouvoir exécutif et l’ingérence de l’administration dans les affaires politiques constituent deux obstacles majeurs au développement du système démocratique. Il a critiqué ce qu’il a qualifié de « lacunes profondes » dans le code électoral qui empêchent la mise en place des conditions d’une concurrence loyale.

Pour sa part, le président du parti Front pour la citoyenneté et la justice, Mohamed Jamil Ould Mansour, a appelé à renforcer l’ouverture politique, soulignant la nécessité de dépasser les sensibilités entre le pouvoir et l’opposition afin de garantir un dialogue national efficace. Il a critiqué la loi sur les symboles, la qualifiant de « législation restrictive des libertés », et a demandé son abrogation, appelant à une position unifiée pour régler la question de l’héritage humain.

Dans le même contexte, le président du parti Sawab, Abdessalam Ould Horma, a estimé que l’ingérence de l’État dans la vie politique constituait « la plus grande menace pour les droits humains », affirmant que le droit à l’action politique et à l’organisation s’était considérablement réduit ces dernières années et soulignant que la loi sur les symboles avait limité le droit d’accès à l’information.

 

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