Madar/Nouakchott/12-02-2024
Les superficies maraichères cultivées dans le Trarza ont atteint pour la première fois dans l’histoire du pays, pendant l’actuelle campagne hivernale, 5.000 hectares. Avec des superficies arables atteignant 80 000 hectares, dont 50 000 hectares ont été aménagés, la wilaya du Trarza renferme de vastes terres agricoles, sises dans la vallée du fleuve Sénégal.
Un record réalisé grâce à la conjugaison d’un ensemble de facteurs, au premier rang desquels la récente décision du Président de la République, de rééchelonner les dettes des coopératives agricoles, d’exonérer les équipements et intrants agricoles des taxes douanières, et de réhabiliter la SONADER.
Il faut dire que tous les indicateurs confirment que cette campagne sera très bonne en termes de production abondante dans son ensemble. Un avantage qui permettra de compter sur la production nationale des légumes à haute consommation pendant le mois béni du Ramadan.
A noter qu’il existe de deux types de maraîchers à savoir : Des investisseurs privés qui ont les moyens de cultiver de grandes superficies pour atteindre une plus grande productivité, et l’agriculture familiale, représentée par les coopératives agricoles, l’agriculture villageoise, mais aussi les investisseurs privés, ciblant une frange vulnérable afin de sécuriser sa vie en s’appuyant sur sa production.
A cet effet, le délégué régional de l’agriculture au niveau de la wilaya du Trarza a expliqué que la production maraîchère est devenue aujourd’hui un élément majeur pour assurer la sécurité alimentaire des citoyens, en raison de la priorité accordée par le Département à la fourniture du matériel, afin de combler le déficit de la production nationale. Et ce, par rapport aux besoins alimentaires, ajoutant que l’actuelle campagne agricole hivernale a été caractérisée par le déploiement par l’Etat de grands efforts ayant porté principalement sur l’élaboration d’une stratégie générale qui aura un impact majeur sur l’agriculture et son développement. Surtout à travers la disponibilité des intrants et des équipements agricoles afin de faciliter l’accès des fournisseurs à cette production, dont les droits de douane ont été révisés à la baisse de 35% à 3%, a-t-il ajouté. Il affirme que d’autres mesures ont été prises dans ce cadre dont la protection de la production nationale, sans volonté de nuire au produit étranger. Il a mis en exergue la détermination de l’État mauritanien à œuvrer afin d’éviter sa dépendance des importations extérieures, en fournissant aux agriculteurs des quantités suffisantes d’engrais, de semences améliorées et hybrides et de grandes quantités de pesticides pour protéger les produits nationaux. En plus de la mobilisation d’un groupe de vulgarisateurs agricoles qui supervisent les techniques agricoles permettant une bonne production.
« L’Etat a apporté aux maraîchers lors de cette campagne un appui important qui leur permettra, Inchaallah, d’atteindre l’autosuffisance en légumes, dans un avenir proche si le soutien se poursuit et se diversifie » ceux sont là, les mots du président de la Fédération des producteurs de légumes au niveau de la wilaya du Trarza. Il a appelé aussi à la fourniture d’entrepôts frigorifiques et à l’augmentation du soutien aux agriculteurs et aux maraichers professionnels, ainsi qu’à fournir du matériel agricole, notamment pour les coopératives villageoises fragiles.
De son côté, le gestionnaire de la société des entrepôts agricoles, a remercié les autorités administratives au niveau de la wilaya du Trarza pour la coopération constructive et les efforts déployés pour surmonter tous les obstacles posés. Avant d’ajouter que la société cultive actuellement 66 hectares entre les Moughataas de Rosso et Tékane avec des échantillons de pommes de terre, d’oignons et de pastèques et espère réaliser une production de 45 tonnes par hectare. Affirmant que la récolte commencera à la fin de ce mois, Inchaallah, avec un désenclavement de leurs périmètres pour pouvoir augmenter et diversifier quantitativement et qualitativement leur production en légumes. Il a rassuré que l’orientation générale de la société est d’investir uniquement dans le domaine agricole pour aider les citoyens, comme en témoigne le prix de 200 ouguiyas anciennes le kilogramme de pomme de terre et d’oignons, fixé au niveau des villes de Rosso et Nouakchott, au cours du Ramadan passé, et qui se poursuivra Inchallah au cours du prochain mois de Ramadan.
Notons selon des témoignages, les légumes sont disponibles en grande quantité et on s’attend à une augmentation significative de leur production au cours des trois prochains mois. Même si toute fois on déplore une absence d’infrastructures frigorifiques qui est l’un des problèmes les plus importants dans les marchés de légumes au niveau de la wilaya.
Fatimata DEH
