Kassataya – Brutal réveil sans son Professeur ! Quand l’ami LaRéus Gangoueus m’écrit à 3h du matin pour demander une musique funéraire… « balafon de préférence », je lui fais des suggestions et poursuivis la nuit.
Ce matin je l’appelle. Son ton est tenu, lourd, moins jovial que d’habitude. Il ne s’agit pas de parler d’un texte, d’une pépite littéraire : « C’est pour accompagner Jacques Chevrier… il est parti mardi 29 août à 89 ans ! » Rideau sur une Anthologie : lui et moi ne pouvons continuer, je raccroche. On se reprend, dit chacun de son côté.
Chevrier, comme pour beaucoup d’élèves, étudiants, enseignants, africains et amoureux des lettres africaines, c’est l’ouverture et l’entrée chez les classiques! Qui ne se souvient pas de La littérature nègre (avec cette couverture qui se déclinera sous plusieurs formes sur nos tables de travail), les différentes anthologies sur les littératures africaines, les études, directions de recherches…
Jacques Chevrier m’a dirigé pour mon DEA à la Sorbonne. A la fin des cours, souvent avant, nous arpentions ensemble la Rue des écoles, d’autres fois le Boulevard Saint-Michel en direction de l’Hôtel de ville, ou dans le sens inverse vers le parc du Luxembourg.
Notre 1ere rencontre remonte à 1995 aux francophonies en Limousin à Limoges, avec Williams Sassine à qui il consacrera le brillant essai « …écrivain de la marginalité ». Nos retrouvailles seront nombreuses à Lille, Dakar, Brazzaville, Bamako et dans plusieurs antres littéraires à Paris! Cette photo est l’une de celles prises, en 2017, au siège des éditions Gallimard.
Il était de tous les souffles littéraires, de la transmission également : un balafon sous toutes les sonorités créatives. Avant beaucoup, il avait cru en la littérature africaine, ses lettres.
L’héritage restera dans nos universités et le balafon transmettra avec tous les rythmes. MERCI PROFESSEUR CHEVRIER !
Paix à ton âme. Amen
Bios DIALLO