MADAR/Nouakchott le 01-05-2024
Le chef du conseil militaire de transition du Niger, le général Abdourahmane Tiani, a refusé de recevoir une lettre de l’envoyé du président béninois Patrice Tallon, dans une nouvelle escalade qui retarde la réouverture de la frontière fermée entre les deux pays et empêche l’exportation du pétrole nigérien.
Le ministre béninois des mines, Samou Seydou Adambi, a effectué une visite de travail de deux jours au Niger et a annoncé à son arrivée dans la capitale Cotonou que le général Tiani avait refusé de recevoir une lettre du président Talon sur la question de l’exportation du pétrole nigérien vers les côtes béninoises.
Le ministre béninois a déclaré à la presse locale que son pays « continuera à jouer son rôle dans les relations bilatérales, mais aussi dans les engagements qu’il a pris dans le cadre du projet d’oléoduc Bénin-Niger ».
En novembre dernier, le Niger a inauguré un oléoduc géant qui permettra au brut du gisement d’Agadeem d’être transporté vers le Bénin par la China National Petroleum Corporation (CNPC).
Le pétrole n’a été chargé que le 19 mai et avait été initialement suspendu en raison de la fermeture de la frontière entre le Niger et ses voisins à la suite des sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) après le coup d’État qui a renversé le président nigérien Mohamed Bazoum.
La crise diplomatique entre les deux pays s’est aggravée car Niamey, qui maintient la fermeture de ses frontières pour une durée indéterminée, affirme qu’il existe des bases étrangères françaises sur le territoire béninois pour former des terroristes en vue de déstabiliser le Niger, ce que dément le gouvernement béninois, qui a demandé aux autorités nigérianes de procéder à des inspections sur le terrain.