MADAR/Nouakchott le 18-09-2024
Nouakchott, la capitale mauritanienne abrite du 17 au 20 septembre la première conférence scientifique de la Fédération des associations de sages-femmes d’Afrique francophone.
Le lancement officiel de cet événement sanitaire a eu lieu cet après-midi sous la supervision de la Première Dame Dr Meriem Mohamed Fadil Dah et en présence du Directeur régional du Programme des Nations Unies pour la population (UNFPA) pour l’Afrique de l’Ouest, M. Sennén Hunton.
La conférence se tient sous le thème « Intégration des services de santé de la reproduction, espacement des naissances, santé postnatale, maternelle, néonatale, infantile et adolescente et nutrition de qualité ».
Prennent part à ces assises des délégations venues de près d’une vingtaine de pays.
Objectif affiché : contribuer à l’amélioration de la santé maternelle et infantile
Cette conférence vise à impulser le rôle jugée crucial des sages-femmes dans l’amélioration des prestations en SR et la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile.
Et, pour ce faire, le renforcement des capacités des sages-femmes et la mise en œuvre de programmes de santé à tous les niveaux dans les pays membres, doivent être considérés comme des priorités.
Ainsi, pour Fatima Moulaye ,présidente de l’Association des sages-femmes mauritaniennes, la satisfaction des besoins des mères et des enfants nécessite de nombreuses interventions sérieuses pour améliorer la santé reproductive.
Mme Moulaye a avancé des chiffres qui font froid dans le dos, citant une étude de l’OMS en date de 2020 et qui fait état de 800 morts de femmes par jour liées à des grossesses et des naissances. En Afrique sub-saharienne on signale la mort d’une mère toutes les 2 minutes.
L’intervenante a déploré le manque de sages-femmes et leur mauvaise répartition. Le déficit tourne autour de 1,3 million d’où la nécessité dit-elle d’investir dans les sages-femmes.
La présidente de l’Association des sages-femmes mauritaniennes, a enfin souhaité que les politiques gouvernementales soient orientées vers la formation et l’amélioration des conditions de travail des sages-femmes.
Abondant dans le même sens, la présidente de la Fédération des associations de sages-femmes d’Afrique francophone, Anna Antunes, a déclaré que les sages-femmes contribuent grandement à l’intégration des services de planification familiale post-natale et de soins maternels et infantiles, ainsi qu’à leur contribution à une bonne nutrition.
Notant que cette conférence va aborder les enjeux majeurs de la santé maternelle et infantile, elle a rappelé, citant une étude de l’OMS datant de 2020 qu’il y a eu 87% de décès soit 250.000 en Afrique subsaharienne (70%) et en Asie (16%).
Elle a affirmé que : « La priorité dans nos pays c’est la consolidation des systèmes de santé. 90% des naissances se passent en voie basse. De ce fait, ce sont les sages-femmes qui sont les soldats de la réduction de la mortalité maternelle.
Et Mme Anna de conclure que le thème de la conférence est d’actualité et qu’on a besoin de personnel polyvalent. Ce thème souligne-t-elle rappelle l’urgence d’une action coordonnée afin de réduire la mortalité maternelle et néonatale.Et la sage-femme joue un rôle crucial dans ce processus d’où la nécessité de renforcer la qualité de la formation et de la recherche et de valoriser les associations professionnelles.
Créer un monde où aucune femme ne meurt en donnant la vie
Tel est le crédo du Programme des Nations Unies pour la population (UNFPA) repris par le Directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest, M. Sennen Hunton, qui a réitéré l’engagement de l’UNFPA à soutenir la sage-femme et à continuer à être un partenaire de confiance, travaillant ensemble pour développer des politiques et des programmes visant à renforcer la capacité des systèmes de santé à répondre aux besoins des populations les plus vulnérables.
Ainsi les sages femmes sont au centre des priorités de l’UNFPA a-t-il assuré. De ce fait a-t-il poursuivi, des investissements significatifs permettront d’atteindre les objectifs suivants : 0 décès et 0 VBG.
- Sennen a rappelé la création d’un corps de sages femmes humanitaires qui jouent un rôle important.
Rappelant les efforts de l’organisation en matière de renforcement de capacités il a fait état de la formation de 13000 sages femmes, avec des formations de niveau Master.
90% des services de santé reproductive sont assurés par les sages femmes a-t-il noté.
Dans le cadre du programme pays, l’appui de l’UNFPA à la formation initiale des sages femmes en Mauritanie a été donné en exemple par le directeur régional. En effet plus de 2000 sages femmes ont bénéficié d’une formation continue en Mauritanie, un exemple à dupliquer en Afrique de l’Ouest, a-t-il souhaité.
Enfin le Directeur régional de l’UNFPA a lancé un appel aux sages femmes pour faire un plaidoyer au niveau politique , à l’endroit des décideurs, pour le recrutement, la formation et le déploiement de leurs collègues.
Prononçant le mot d’ouverture, le Ministre de la Santé, Abdallah Sidi Mohamed Wadih, a mis en exergue l’importance de l’’’événnnement, saluant au passage la présence de la première dame.
Pour le ministre, les sages-femmes qualifiées et bien formées sont le fer de lance de cette bataille cruciale et noble visant à réduire et à éliminer la mortalité maternelle et néonatale.
Il a rappelé les efforts entrepris par le gouvernement afin de réduire la mortalité maternelle et infantile, citant entre autres : l’universalisation et la réduction du coût de toutes les femmes enceintes, la gratuité des services de réanimation dans les hôpitaux, la gratuité des opérations d’évacuation entre les wilayas, le renforcement des capacités des banques de sang dans les hôpitaux, la fourniture d’ambulances, la formation continue pour faire face aux cas d’urgence et l’élargissement du champ d’application de l’assurance-maladie.
Bakari Gueye