AJAL/WACA : Focus sur la Baie de l’Étoile

MADAR/Nouakchott le 25-12-2025

Dans le cadre de la mise en œuvre de son plan d’action pour l’année 2025, l’association des journalistes Amis du Littoral organise cette semaine avec l’appui du projet WACA (Programme de gestion du littoral ouest Africain)  2 missions de terrain sur les sites du Parc National de Diawling et de la Baie de l’Etoile.

Celle-ci offre une vue pittoresque de la côte de Nouadhibou, avec une alternance de plages de sable, de zones humides et de côtes rocheuses.

Au niveau de Nouadhibou cette visite a permis aux journalistes de s’enquérir de la situation au niveau de la aie de l’Etoile, une zone écologique d’importance majeure, en Mauritanie, située sur la presqu’île du Cap Blanc, dans la baie du Lévrier.

Sur le statut de la réserve et les perspectives en vue, les journalistes ont été édifiés par Mr Béchir Mohamed Chef du Pôle Environnement au niveau de la Zone Franche de Nouadhibou (ZFN).

Ainsi, suite à la nouvelle loi sur la ZFN, un nouveau périmètre a été défini pour la Baie de l’Etoile. Une zone support devant accueillir des restaurants et d’autres infrastructures, a été érigée.

Selon Mr Béchir la ZFN travaille depuis 2019 avec le projet WACA dans des domaines comme la sensibilisation ainsi que la préparation du projet de décret pour le classement qui a fait l’objet de rencontres. Il y a aussi l’atelier de validation et le plan d’aménagement.

Ce décret de classement qui avait tardé à prendre forme avait été revu par le ministère de l’Environnement avec l’appui du Partenariat Régional pour la Conservation de la zone côtière et Marine en Afrique de l’Ouest (PRCM).

Au niveau de la Baie il y a 2 composantes à savoir la Baie elle-même et la « rivière à Spartine » qui désigne les zones côtières, les marais salants, où pousse la spartine, une herbe graminée qui fixe les sédiments et modifie le littoral, transformant des zones boueuses en marais salés.

Et pour protéger cette rivière le projet WACA a fait le travail nécessaire en clôturant la zone. Et selon le point focal Environnement de la ZFN, cette clôture est réhabilitée sur le budget de l’institution.

Une brigade de contrôle dépendant de la Délégation Régionale du Ministère de l’Environnement, assure la surveillance et le suivi.

Il a par ailleurs rappelé qu’en 2022, le projet WACA a installé des panneaux signalétiques au niveau de la zone.

La ZFN en collaboration avec des ONG locales, assure aussi l’assainissement au niveau de la baie. Des campagnes de collecte d’ordures sont organisées. Il y a aussi un travail qui est fait sur l’éducation environnementale avec la direction régionale de l’Education (DREN de Nouadhibou).

Le tout nouveau statut d’aire marine protégée, dénote des efforts en cours depuis plusieurs années pour une gestion durable, impliquant les autorités, la société civile et les partenaires internationaux (BACoMaB, WACA)…

Déjà en 2002 rappelle Mr Béchir une commission d’orientation du littoral avait été créée pour le compte de la Baie de l’Etoile.

Et en 2018, des partenaires allemands étaient prêts avec le BACoMaB pour appuyer le classement en zone protégée et ce dans le but de la prémunir contre les menaces liées à l’urbanisation, la pollution, la pêche non régulée…

Aussi dans le cadre de la Convention d’Abidjan visant à prévenir la pollution, gérer les urgences environnementales et promouvoir la coopération scientifique et du Fonds Environnemental international les intentions d’appui étaient là.

Avec son nouveau statut d’aire marine protégée, un nouveau palier dans le bon sens vient d’être franchi mais du chemin reste encore à faire comme l’a reconnu le point focal Environnement de la zone franche.

Au niveau de cette zone de 29, 45Kilomètres carrés s’étalant sur 12 km de côtes et 17,45 Kms de zone terrestre, on ne sait pas encore beaucoup de chose et la seule étude sur laquelle on se fonde jusque-là date de 2009. Il s’agit d’une thèse d’un ex chercheur de l’IMROP installé au Canada.

La Baie de l’Etoile sera dorénavant gérée par un établissement spécial rattaché au ministère de l’Environnement avec un comité où siègeront entre autres, la ZFN, la Wilaya.

En attendant il va falloir mettre en évidence la viabilité économique de cette baie et mettre en œuvre un plan de développement.

Mais il va falloir attendre car le projet de budget pour 2026 ne prévoit rien dans ce cadre.

Les regards sont tournés pour le moment sur le projet WACA PLUS qui accompagne le processus de reconnaissance de la baie depuis plusieurs années.

Quoiqu’il en soit, la réserve naturelle de la Baie de l’Etoile est devenue une aire protégée, un vœu devenu une réalité.

Situé dans le périmètre du fameux Cabanon, la zone de la baie est soumise à une forte pression urbaine et à une spéculation foncière phénoménale avec des parcelles qui se négocient entre 10 et 40 millions MRO et même plus.

Bakari Gueye

 

 

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