Au Mali, les combats reprennent entre armée et rebelles dans la région de Kidal

MADAR/Nouakchott/Le 13-11-2023

L’armée malienne mène depuis samedi des combats contre la rébellion touareg dans la région de Kidal, dans le nord du pays, selon plusieurs responsables militaires. Une offensive qui pourrait être le début de la bataille annoncée pour la ville, bastion des séparatistes et enjeu majeur de souveraineté pour l’État central.

Les combats ont repris dimanche 12 novembre entre l’armée malienne et la rébellion touareg dans la région de Kidal, dans le nord du pays, bastion des séparatistes et enjeu majeur de souveraineté pour l’État central, ont indiqué des responsables militaires et des élus.

« Nos troupes ont repris les opérations sur le terrain pour sécuriser tout le territoire national », a dit à l’AFP un de ces officiers.

« Les combats ont repris près de Kidal. On entend des bruits de roquettes », a abondé un élu local s’exprimant, lui aussi, sous le couvert de l’anonymat compte tenu de la sensibilité du sujet. Un autre élu a dit avoir vu des avions de l’armée voler en direction de Kidal et des soldats quitter Anéfis, à environ 110 km au sud, avec des armes lourdes.

Une ville stratégique

Les combats ont commencé samedi alors que l’armée se rapprochait de Kidal pour ce qui pourrait être le début de la bataille pour cette ville stratégique. Armée et rébellion ont affirmé avoir pris le dessus sur leur adversaire.

La collecte de l’information est compliquée par l’impossibilité d’accéder au terrain pour des raisons d’insécurité et d’éloignement, parmi d’autres facteurs. Les rebelles séparatistes ont fait couper vendredi le réseau de téléphone à Kidal, possible anticipation d’une offensive de l’armée.

Les quelques dizaines de milliers d’habitants de Kidal, foyer historique des insurrections indépendantistes et carrefour sur la route de l’Algérie, s’attendent à une confrontation depuis que la rébellion touareg, après s’être soulevée en 2012 et avoir accepté de cesser le feu en 2014, a repris les armes en août.

Le nord du Mali est le théâtre depuis août d’une escalade entre les acteurs présents (armée régulière, rebelles, jihadistes). Le retrait de la mission de l’ONU Minusma, poussée vers la sortie par la junte, a déclenché une course pour le contrôle du territoire, les autorités centrales réclamant la restitution des camps, les rebelles s’y opposant et les jihadistes tâchant d’en profiter pour affermir leur emprise.

L’évacuation par la Minusma de son camp de Kidal, achevée il y a quelques jours, s’annonçait comme la plus inflammable.

L’insoumission de Kidal et de sa région, où l’armée a subi d’humiliantes défaites entre 2012 et 2014, est un motif ancien d’irritation à Bamako, y compris pour les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 et qui ont fait de la restauration de la souveraineté territoriale leur mantra.

Avec AFP

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