Madar/Nouakchott/07-06-2024
Le port de Sèmè-Kpodji, utilisé par le Niger pour exporter son pétrole via un pipeline reliant les champs pétrolifères nigériens à la côte atlantique, est devenu un point de friction dans les relations bilatérales.
Ces arrestations s’inscrivent dans le cadre des sanctions régionales imposées au Niger après le coup d’État de juillet dernier, qui a renversé le président Mohamed Bazoum et a été mené par Abdourahamane Tiani. Le Bénin avait alors fermé sa frontière avec le Niger, mais l’a rouverte par la suite, tandis que les autorités militaires nigériennes refusent de rouvrir leur côté de la frontière.
Mercredi, le Bénin a annoncé à la télévision nationale qu’il levait le « blocus » sur le pétrole nigérien, indiquant que « la vanne du pipeline Bénin-Niger est de nouveau ouverte ».
Elonm Mario Metonou, le procureur chargé des crimes financiers et du terrorisme, a déclaré que cinq Nigériens avaient été arrêtés au port et a accusé au moins deux d’entre eux d’être des « agents » du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), nom du conseil militaire qui contrôle le Niger.
« Au moins deux de ces personnes sont des agents nigériens au service du CNSP, » a ajouté le procureur, précisant qu’ils avaient « fabriqué de fausses cartes d’employés de WAPCO Niger pour l’occasion », en référence à la société chinoise exploitant le pipeline.
Mohamed Moustapha Barké, ministre nigérien du Pétrole, a accusé le Bénin de « violer les accords » relatifs au transport du pétrole brut via le port béninois, affirmant que, selon les accords, les opérations de chargement doivent se faire en présence de responsables béninois, nigériens et chinois, ajoutant que les autorités béninoises « ont décidé d’empêcher la partie nigérienne d’accéder aux installations ».
Barké a précisé que le chef militaire nigérien, le général Abdourahamane Tiani, a ordonné l’arrêt de la station de pompage de Koulele dans le nord-est du Niger si les cinq personnes ne sont pas libérées.
Le Niger accuse le Bénin d’abriter des « bases françaises » dans le nord du pays dans le but de « former des terroristes destinés à déstabiliser notre pays », accusations que le Bénin et la France réfutent.
La fermeture de la frontière avec le Niger a nui aux revenus publics du Bénin et augmenté le coût des denrées alimentaires, provoquant des protestations des syndicats contre la hausse du coût de la vie.