Clôture à Lomé de la formation des formateurs des Acteurs de Médias sur les Droits en Santé Sexuelle et de la Reproduction

MADAR/Nouakchott le 0 7-04-2024

Des journalistes africains venus de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest ont suivi à Lomé au Togo du 02 au 05 avril courant une session de formation des formateurs sur la question sensible de la santé sexuelle et reproductive (DSSR).

Cette formation est organisée par IPAS qui est une ONG de droit américain exerçant depuis 1973.

Son champ d’action couvre plusieurs zones du monde, en Amérique Latine, en Amérique Centrale, en Asie et en Afrique francophone où l’ONG opère depuis plus de 10 ans avec des acteurs étatiques et des OSC.

En effet, l’évolution rapide du paysage socioculturel et sanitaire nécessite une compréhension approfondie des enjeux liés aux droits en santé sexuelle et de la reproduction.

Les médias jouent un rôle essentiel dans la diffusion d’informations précises et dans la sensibilisation du public.

Cet atelier vise à former un pool de formateurs acteurs de médias afin qu’ils puissent contribuer de manière significative à la promotion et à la protection des droits en santé sexuelle et de la reproduction.

La formation fut axée sur la clarification conceptuelle sur les notions de base en DSSR, la présentation sur les droits en santé sexuelle et de la reproduction (Définition des termes), l’analyse des défis actuels liés aux DSSR en Afrique, les techniques d’identification des sujets, de l’angle et l’histoire dans le domaine des DSSR, les genres journalistiques et DSSR, les sources d’informations fiables sur les DSSR, le choix des termes/expressions/images adaptées quand on communique sur des thématiques sensibles en DSSR et l’éthique journalistique dans le contexte de la santé sexuelle et reproductive.

Les journalistes ont été mis à l’épreuve avec des exercices pratiques couronnés par des projets de production individuels et de groupes sur les DSSR.

Présentation sur les droits en santé sexuelle et de la reproduction (Définition des termes)

En introduction de cette première présentation le facilitateur a pris comme prétexte le récent projet de loi du parlement gambien qui remet en cause un acquis en voulant revenir sur l’interdiction des MGF sous prétexte que l’excision fait partie de la culture gambienne.

Pour le facilitateur, il est toujours meilleur de privilégier l’approche santé car elle parle aux gens beaucoup plus car elle met en exergue des problèmes concrets (problèmes psychologiques, etc). De ce fait ajoute-t-il, pour convaincre les parlementaires, l’approche santé est la plus convaincante. Seulement pour pérenniser la santé, il faut passer par le droit.

Et ce n’est qu’en ce moment, avec les droits en santé sexuelle et reproductive que la santé sera garantie.

Pour la phase de plaidoyer aussi c’est l’approche santé qui est mise en avant.

S’agissant des définitions des notions de base, la santé est définie par l’OMS comme le complet bien-être ; Elle est synonyme de bonheur.

Quant à la santé mentale elle constitue aujourd’hui un défi de taille.

La santé sexuelle regroupe plusieurs composantes. C’est une notion assez large d’une grande dimension. Elle ne se réduit pas aux organes génitaux.

Elle intègre la sensualité avec les notions de désir par le regard, l’odeur, le goût, le toucher, etc.

Il y a d’un autre côté la reproduction avec les IST qui englobent tout ce qui est infections.

Autres éléments qui touchent à la sexualité tels que l’hygiène menstruelle, le harcèlement sexuel, le viol, l’intimité de la relation, l’identité sexuelle (identité du genre).

Si les IST constituent le domaine privilégié en santé sexuelle d’autres pistes sont à explorer comme la santé mentale.

A noter que la santé sexuelle se base sur les droits sexuels qui sont des droits humains qui impliquent les droits à l’information et à la formation de tous.

Parmi ces droits sexuels le facilitateur a énuméré pêle-mêle l’intégrité corporelle, le choix du partenaire, le consentement libre dans le mariage, le droit aux soins, etc.

S’agissant des droits en santé reproductive il y a l’accouchement, le traitement de l’infertilité, les consultations prénatales, l’espacement des naissances, etc.

En conclusion nous avons retenus qu’il n’y a pas de santé reproductive sans une bonne santé sexuelle.

Parlant de l’éducation sexuelle, le facilitateur a souligné la différence de la terminologie selon les pays.

Il a abordé des notions telles que la contraception qui dit-il ne doit pas être considéré exclusivement comme une affaire de femmes.

Et pour ce qui est des cancers du sein et du col de l’utérus qui ont été abordés, l’accès à l’information et au service doivent dit-il être pris en compte.

En ce qui concerne l’avortement le facilitateur a énuméré les différents types, de l’avortement spontané (fausse couche) à l’avortement auto-administré, en passant par l’avortement sécurisé et l’avortement médicamenteux.

Analyse des défis actuels liés aux DSSR en Afrique

Le second module présenté au cours de la première journée a porté sur l’analyse des défis actuels liés aux DSSR en Afrique, une communication dans la continuité de la précédente. Sept(7) composantes énumérées précédemment.

Le facilitateur a parlé des cancers reproductifs avec le manque d’information, la faiblesse des moyens et le retard du diagnostic. Il a préconisé la prévention grâce à la vaccination de 9 à 50 ans pour le cancer du col de l’utérus. Cette vaccination doit englober filles et garçons dans le cadre du PEV. Il a souligné aussi la nécessité d’une grande sensibilisation sur ce type du cancer, à l’image du cancer du sein.

Les chiffres avancés sont alarmants. Ainsi 99% des femmes qui meurent du cancer du sein sont en Afrique.

Il y a note-t-il des personnes prédisposées au cancer du sein à cause d’un gène d’où la nécessité d’un test génétique.

Par ailleurs on apprend que 1% des hommes sont touchés par le cancer du sein.

Il a aussi attiré l’attention sur la différence entre le dépistage et la détection précoce.

Autres sujets abordés : l’infertilité dont 10% des cas restent inexpliqués et la mortalité maternelle qui demeurent très forte dans des pays comme le Tchad, avec 1170 femmes sur 100.000 qui meurent. Les causes de cette mortalité sont entre autres l’hémorragie, l’hypertension, l’avortement non sécurisé (12/100), les obstructions lors de l’accouchement et les infections.

Concernant l’avortement non sécurisé on compte en 2017 en Afrique 220 décès sur 100.000.

Quant aux lois sur l’avortement elles sont classées en 5 catégories.

Le facilitateur a enfin fait part d’une étude sur l’avortement menée au Bénin par des chercheurs en immersion afin de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de ce phénomène (méthodes utilisés, canaux d’information, etc).

De grandes discussions ont été menées avec beaucoup de questions de compréhension sur les thématiques abordées.

Il convient de retenir que l’objectif principal de cet atelier est de former des formateurs d’acteurs des médias pour une couverture éthique, sensible et informée sur les questions liées aux droits en Santé Sexuelle et Reproductive et ce dans le but d’une meilleure compréhension du public à la promotion de ces droits.

Les objectifs spécifiques sont entre autres une meilleure compréhension des journalistes des droits en SSR ; améliorer leurs compétences en matière de traitement de l’information dans ce domaine  et être en mesure de transmettre les connaissances acquises à d’autres confrères.

(Nous y reviendrons)

Bakari Gueye/Lomé

 

 

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