MADAR/Nouakchott/Le 14-11-2023
Malgré les promesses faites aux avocats de les prévenir pour leur éviter des déplacements et recherches du lieu de détention, l’administration pénitentiaire et les autorités, qui parasitent la détention de mon client, ont manqué à leurs paroles et enlevé nuitamment Ousmane Sonko de la salle de réanimations, sans avertir, ni informer les avocats, le médecin traitant ainsi que son médecin personnel.
Personne n’aurait osé imaginer une dégringolade du Sénégal à ce point, une arrogance des autorités ainsi le mépris, les pratiques et comportements belliqueux et outranciers de l’administration à l’égard des acteurs de justice, du corps médical, de la société civile, de corps de l’Etat restés fidèles à la Constitution, aux lois et simplement à la morale et à l’éthique démocratique.
La Communauté Internationale, en-dehors de l’Union interparlementaire, observe et se tait, alors qu’elle dispose d’indices probants et de mécanismes lui permettant de freiner les dérives d’un groupuscule d’individus qui a installé une dictature aveugle et répressive et qui s’est préparée à des attaques systématiques et généralisées envers la population civile, dans le cadre d’une politique dont le but est de faire obstacle à une alternance démocratique, comme cela a été exécuté dans un passé récent avec des morts et des centaines de blessés graves.
Tout est mis en œuvre pour fausser la volonté populaire au soir du 24 février 2024 en privant Ousmane Sonko de ses droits électoraux et, de mon avis, il pourrait ne pas être exclu que l’arrogance affichée ait pour seul but d’excéder un peuple pacifique pour l’amener à des manifestations démocratiques qui seraient réprimées pour prétexter le report des élections et l’installation d’une dictature sanglante.
Le Sénégal se retranche sous le drap étriqué de sa souveraineté nationale, défiant et offensant la souveraineté internationale et ce qui dérange est que la souveraineté internationale ne s’affiche par le biais de ses organes en dehors de l’Union Interparlementaire, a fortiori s’assumer et s’imposer, alors qu’elle est se dit garante des valeurs dont la violation est vecteur de troubles menaçant la paix et la sécurité dans les sous-régions, voire dans le monde.
Quelque soit la prison dans laquelle est enfermé mon client, je répète que l’exigence populaire demeure et restera sa mise en liberté dans les délais les plus brefs puisque sa détention est le résultat d’intrigues judiciaires et policières inadmissibles pour le corps social et une Communauté Internationale restée fidèle aux idéaux proclamés dans la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et celle des doits de l’homme et du citoyen de 1789 qui consacre le droit à la résistance à l’oppression.
Ciré Clédor Ly/ Avocat sans frontières. Membre du Collectif de la Défense de Ousmane Sonko