New York, le 22 septembre 2023 (CEA) – L’Afrique doit tirer pleinement parti de ses abondantes ressources minérales critiques pour accélérer l’industrialisation durable et la transition énergétique propre, a exhorté le Secrétaire exécutif par intérim, de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), António Pedro, aux dirigeants lors d’un sommet d’affaires en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York.
S’exprimant lors d’une table ronde sur « Les industries extractives, les batteries, les voitures électriques : Alimenter l’avenir, aujourd’hui » organisée par Global Africa Business Initiative (GABI), M. Pedro a noté que l’Afrique devrait profiter de ses ressources minérales critiques grâce à la création d’une valeur juste pour garantir que « nos ressources soient utilisées pour promouvoir une industrialisation axée sur les ressources afin de créer des emplois et permettre aux pays de remonter dans la chaîne de valeur ».
Unstoppable Africa de GABI est une plate-forme dirigée par le secteur privé africain qui vise à galvaniser les dirigeants de secteurs clés afin qu’ils investissent en Afrique pour combler ainsi le fossé entre les investisseurs mondiaux et les secteurs dynamiques et émergents de l’Afrique. L’évènement de deux jours est coorganisé par la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina J. Mohamed, et le Président de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York. L’évènement rassemble des chefs d’État, des ministres, des investisseurs et des dirigeants de l’ONU, rejoints par des vedettes de la musique, du sport et du cinéma pour un forum exclusif de deux jours sur l’avenir de l’Afrique.
La session, organisée dans le but de rehausser l’importance de l’Afrique dans l’économie mondiale et de positionner le continent comme la première destination pour les affaires, le commerce et les investissements, a exploré le rôle central de l’Afrique dans le paysage en plein essor des voitures électriques et de l’énergie durable et a discuté de la capacité du continent à innover et mener dans ces secteurs. Bien que l’Afrique soit dotée d’un large éventail de minéraux tels que le cuivre, le magnésium, le nickel et le cobalt, le continent n’a pas été en mesure de réaliser sa transition énergétique.
- Pedro a déclaré que les politiques et les incitations favorables sont importantes pour stimuler les investissements dans la valeur ajoutée des minéraux essentiels.
Mme Oluranti Doherty, Directrice du développement des exportations à Afreximbank, a déclaré que les pays africains doivent s’approprier et assumer le leadership dans le développement de leurs ressources minérales.
Mme Doherty, qui sous-tend l’engagement d’Afreximbank à promouvoir une chaîne de valeur inclusive pour les batteries et les véhicules électriques, a déclaré que la banque promeut l’industrialisation sur le continent et facilite le développement de Zones économiques spéciales en Zambie et en RDC.
« Suite à la signature de l’Accord-cadre entre la RDC, la Zambie, la CEA et Afreximbank pour l’assistance financière et technique, nous avons mobilisé 1 million de dollars afin de soutenir la préparation de l’étude de préfaisabilité pour la création de Zones économiques spéciales dans ces pays », a déclaré Mme Doherty.
Une étude de BloombergNEF identifie la RDC comme un endroit attrayant pour la fabrication de précurseurs de batteries durables, car elle possède d’abondantes ressources en cobalt et en énergie hydroélectrique.
L’étude promue par la CEA, Afreximbank, la Banque africaine de développement, la Société financière africaine, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF) et le Pacte mondial des Nations Unies, a noté que les précurseurs de batteries produits en RDC seraient moins chers, écologiquement durables et compétitifs que les matériaux produits en Chine.
La valeur ajoutée des minéraux critiques et l’essor de la demande de véhicules électriques représentent actuellement un marché de 7 000 milliards de dollars jusqu’en 2030 et de 46 000 milliards de dollars d’ici 2050, selon M. Pedro. La RDC produit plus de 70 % du cobalt mondial. Avec la Zambie, elle fournit également 10 % du cuivre mondial. Faire progresser la RDC dans la chaîne de valeur des batteries électriques pourrait augmenter les 11 milliards de dollars de recettes minières à 270 milliards de dollars.
S’exprimant lors du même panel, Brian Menell, Président-Directeur général de TechMet Ltd, a souligné que l’Afrique a une énorme opportunité d’être à l’avant-garde de l’approvisionnement en minéraux essentiels à la transition énergétique et au développement de l’Afrique.
« L’Afrique possède des ressources minérales pour une valorisation locale et, avec la valeur ajoutée profitant aux communautés locales, les investisseurs sont désireux de forger des partenariats avec les gouvernements africains pour renforcer la compétitivité de ce qui est produit et garantir ainsi des normes élevées en matière de durabilité, de gouvernance et de transparence », a-t-il déclaré.
Les États-Unis font progresser les partenariats relatifs aux minéraux essentiels en Afrique et soutiennent la valeur ajoutée en tant que changement par rapport au modèle extractif du passé. En décembre 2022, les États-Unis ont signé un Protocole d’accord avec les gouvernements de la RDC et de la Zambie pour le développement de la chaîne de valeur des minéraux essentiels à travers la transformation et la fabrication.
À propos de la CEA
Créée en 1958 par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies, la CEA est l’une des cinq commissions régionales de l’Institution et a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses États membres, d’encourager l’intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique.
Composée de 54 États membres, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) joue un double rôle en tant qu’organisme régional de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et en tant que partie intégrante du paysage institutionnel régional en Afrique.
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Commission économique pour l’Afrique