MADAR/Nouakchott/Le 05-11-2023
Le démarrage effectif de l’Ecole Républicaine a été marqué par de profonds changements au niveau du système éducatif.
L’année 2022 a vu l’application effective de la nouvelle réforme permettant d’assurer l’accès pour tous à une éducation de qualité, sur un même pied d’égalité et à tous les niveaux de l’enseignement.
Des efforts déployés par le secteur
Au niveau de l’amélioration de la gouvernance du système éducatif, la loi d’orientation de l’éducation nationale, fruit d’une large concertation à laquelle ont participé toutes les parties prenantes et les forces vives de la nation a été ratifiée ; et le Haut Conseil de l’Éducation a été créé et installé, ainsi que l’institut pour la promotion et l’enseignement des langues nationales.
L’année scolaire 2022-2023 qui constitue en réalité la première année de mise en œuvre de cette réforme, s’est ouverte dans de bonnes conditions, c’est ainsi que entre autres la première année du primaire a été limitée au public ; l’uniforme rendu exigible au primaire ; l’adaptation des manuels et des outils pédagogiques aux exigences de la réformes : la distribution des manuels à tous les niveaux ; révision du cadre organisationnel de l’enseignement privé ; mise en place d’un système efficace de suivi évaluation : et accélération de la décentralisation de la gestion. Les supports pédagogiques, programmes et manuels scolaires, pour les classes de premières années de la réforme ont été révisés et distribués gratuitement : 1,8 millions manuels cette année et 1,4 millions autres le seront l’année prochaine qui s’annonce déjà.
Le taux de préscolarisation est passé de 10% en 2021-2022 à 20,5% en 2022-2023, soit 41.177 enfants issus majoritairement de familles vulnérables. L’attribution de 64 agréments pour l’ouverture de jardins d’enfants et de garderies privées ; La signature de conventions de partenariat avec 02 syndicats de l’enseignement privé pour accueillir 7.504 enfants issus de familles pauvres ; Ouverture à Nouakchott de 06 jardins d’enfants publics avec double capacités d’accueil. 326 nouvelles mahadras pilotes ont été installées dans le cadre de la promotion de l’enseignement originel.
Concernant le volet infrastructures scolaires, 979 salles de classe ont été construites pour la seule année écoulée, alors que 150 millions ouguiyas ont été dépensés dans la réhabilitation des écoles au niveau régional uniquement. Dans le domaine de l’équipement, 25.000 tables-bancs et plus de 50.000 outils pédagogiques ont été distribués. Ceci s’ajoute à la distribution de 680 réservoirs d’eau au profit de certaines écoles non raccordées au réseau d’eau. Ce volet a été poursuivi en 2023, avec la construction/extension de 164 écoles, la production locale de 26.000 tables-bancs pour accompagner le développement de l’offre scolaire ; et la mise en place d’ateliers de maintenance du patrimoine scolaire au niveau régional. Pour accélérer et accompagner la concrétisation de l’école républicaine, un fonds spécial à hauteur de 2 milliards ouguiyas, a été créé pour la construction, la réhabilitation et l’équipement des infrastructures scolaires et accompagner la réforme.
L’amélioration de la qualité de l’éducation est un objectif principal de l’école républicaine. Dans ce cadre, les programmes des quatre premières années de l’enseignement fondamental et de tous les niveaux de l’enseignement secondaire ont été révisés. D’autres efforts ont été déployés dans le domaine de la formation initiale, avec une révision des conditions de recrutement et de titularisation, en plus de la mise en place d’une cellule centrale chargée du suivi de la réforme des écoles normales d’instituteurs.
Concernant l’enseignement privé : un recensement exhaustif des établissements d’enseignement privé a été réalisé en 2022 ; Et pour la première fois, les documents nécessaires à l’exercice de la profession d’enseignement privé ont été produits, dont notamment les licences scolaires et les autorisations d’enseigner.
Pour ce qui est des examens nationaux, l’enveloppe financière qui leur est allouée a été augmentée, passant de 50.648.300 ouguiyas en 2019 à 79.447.800 ouguiyas en 2022, soit une augmentation de 57%. Cette augmentation a permis d’améliorer l’indemnisation des correcteurs et surveillants et d’augmenter leur nombre, d’améliorer les conditions de déroulement des examens, et d’encourager ceux qui y participent de façon générale.
La société civile agit en faveur de réformes dans les écoles mauritaniennes
En Mauritanie, les citoyens et les organisations de la société civile œuvrent ensemble pour veiller à ce que les politiques du pays destinées à résoudre la crise de l’apprentissage soient mises en œuvre efficacement et produisent des résultats.
La Société Civile un partenaire de premier plan
La société civile, et notamment les parents d’élèves, sont un partenaire incontournable dans l’amélioration de la qualité de l’enseignement.
Ce n’est donc pas un hasard si on assiste depuis quelques années à l’institutionnalisation de ce partenariat entre le Ministère de l’Education et les Associations de Parents d’Elèves (APE) à travers la révision du Décret 137-1999.
Les parents d’élèves disposent ainsi pour leurs actions de prérogatives tirées de la circulaire du ministre, de la mise en place de comités de veille, entre autres mécanismes d’intervention.
Ainsi, le Conseil de participation communautaire et de gestion des écoles (COGES) est fondé sur un décret qui donne une place centrale aux APE. Il est composé, conformément à l’article 3 du décret, d’un président élu, d’un Secrétaire général et d’un gestionnaire, plus un représentant de la commune, un représentant des APE, un représentant du personnel enseignant et un représentant des élèves. Il se réunit une fois par mois et discute de tous les problèmes scolaires.
De ce fait, depuis plusieurs années, les associations de parents d’élèves soutenues par le Global Partenership Social Accountability (GPSA) de la Banque mondiale, le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) et Eco-Développement (ECODEV) collaborent avec le ministère de l’Éducation pour s’assurer de sa responsabilité quant à la prestation d’une éducation de qualité aux enfants les plus vulnérables. Il s’agit d’un excellent exemple de la manière dont l’action citoyenne peut conduire à de meilleurs résultats en matière d’éducation au niveau local et national.
L’efficacité de la collaboration et de la participation des parties prenantes dans le suivi des améliorations apportées à la gestion des écoles a été un catalyseur majeur pour l’adoption d’une législation fondamentale par le parlement.
Le ministère de l’Éducation a également publié plusieurs décrets et politiques, notamment :
- Le décret N° 2019-038 réglementant l’absentéisme des enseignants dans les écoles primaires et secondaires publiques ;
- Le décret N° 2019-039 portant sur la création des comités de gestion scolaire (COGES) ;
- Le décret N° 2019-040 établissant un examen stratégique des capacités des enseignants du primaire afin de garantir un niveau de compétence minimal pour les enseignants de l’éducation de base ;
- Un nouveau règlement sur l’absentéisme scolaire ;
- La mise en place d’un mécanisme de suivi des COGES et le lancement de 1 000 comités ;
- L’évaluation régulière des enseignants en arabe, français et mathématiques ;
- L’augmentation des ressources allouées à l’éducation dans le budget 2020 (+10,6 % par rapport à 2019) ;
- L’introduction de l’enseignement à distance.
- A noter par ailleurs que dans la perspective d’atténuer les contraintes principales du secteur, le gouvernement a élaboré un projet d’appui à l’éducation de base (PASEB 2) pour la période 2020 à 2025. Ce dernier s’inscrit dans le cadre d’un certain nombre d’outils de planification stratégique du secteur de l’éducation au niveau national, notamment le PNDSE, la
- SCAPP et les Objectifs du Développement Durable (ODD).
- Le coût global de mise en œuvre du PGES est estimé à 15 840 000 MRU.
- L’amélioration de la qualité de l’éducation constitue ainsi pour les autorités mauritaniennes et leurs Partenaires Techniques et Financiers l’un des principaux défis à relever.
De ce fait la contribution de tous les partenaires de l’école est plus que nécessaire.
La Rédaction