Le président mauritanien Mohamed Cheikh Ghazouani a annoncé un remaniement ministériel partiel par décret hier soir, après une semaine de spéculations.
Le remaniement concerne 11 portefeuilles ministériels, dont des secteurs importants tels que la justice, les affaires islamiques et l’éducation originelle, les finances, la santé, l’agriculture, le développement de l’élevage et la pêche.
Parmi les changements, on note la nomination de nouveaux ministres, le transfert de certains ministres d’un secteur à l’autre et la nomination de femmes à certains postes ministériels.
Trois mouvements qui ont abouti à un portefeuille ministériel
L’ancien ministre Beijel Ould Hemeid a rencontré le parlementaire de l’opposition Biram Dah Abeid il y a environ un mois lors d’une réunion qui, selon Ould Abeid dans une interview exclusive avec Madar, a abordé des questions politiques telles que le dialogue et d’autres questions politiques d’actualité.
Beijel a ensuite publié un article dans lequel il faisait l’éloge du ministre des affaires étrangères Mohamed Salem Marzoug et appelait à sa candidature à la présidence de 2029, ce qui a été le début d’un torrent de publications sur l’éligibilité de Ould Marzouk à se présenter.
Cette propagande prématurée a contraint Ould Marzoug à publier un article dans lequel il confirmait son soutien à Ould Ghazouani et l’alignement du gouvernement derrière lui au service de la Mauritanie, ce qui a été confirmé par son chef de cabinet, Nani Achrouga, dans un second article.
Les manœuvres de Beijel ont compris le message et sa fille a été nommée ministre de la Fonction publique, en provenance de l’ambassade de Mauritanie à Washington, en remplacement de l’ancien ministre du Développement Mokhtar Kakiyeh, car elle appartient à la région de Chamama ou aux gens du « Gueble Sahel », comme Beijel les appelle.
Retour de Mint Meknas
Le remaniement a également vu le retour de l’ancienne ministre Naha Meknas au gouvernement après un an d’absence.
Certains l’ont accusée d’avoir utilisé l’emprisonnement du militant écologiste Ali Bakkar comme carte politique pour faire pression sur le régime. Ironiquement, Ould Bakkar a annoncé sa libération quelques heures avant l’annonce du retour de Bint Meknas au gouvernement.
Le remaniement a également vu le départ du ministre de la justice Mohamed Mahmoud Beyeh du ministère de la justice et son remplacement par Ould Sweidat, venu de la fonction publique après un rassemblement dans la wilaya du brakna, soi-disant pour la culture, mais en réalité pour la politique, ce qui a porté ses fruits avec l’obtention d’un ministère de souveraineté.
Apaiser les forces traditionnelles
Le retour de Mint Meknas et la nomination de Mint Beijel suggèrent que le pouvoir cherche à équilibrer ses comptes avec certains symboles traditionnels et régionaux.
D’autre part, le remaniement partiel a comporté l’entrée du chef du parti de l’INSAV au pouvoir dans le nouveau gouvernement et son accession au poste de ministre du développement animal.
Mohamed Mahmoud Ould Ely Mahmoud, qui a occupé le poste de Directeur Général de la Santé Publique pendant la pandémie du COVID-19, a été nommé au Ministère de la Santé par l’ancien Ministre de la Santé Mohamed Abdallah Ould Wadih, qui l’a nommé comme chargé de mission au Ministère de la Santé, ce qui a suscité une controverse à l’époque.