L’état-major français a indiqué, mardi, que le retrait de ses troupes du Niger avait débuté. Les militaires nigériens arrivés au pouvoir le 26 juillet en renversant le président élu Mohamed Bazoum s’étaient rapidement engagés dans un bras de fer avec la France, réclamant le départ de ses soldats et de son ambassadeur.
Une nouvelle page de l’histoire de la présence française en Afrique se tourne. Les opérations pour le retrait des soldats français présents au Niger ont commencé mardi 10 octobre, a indiqué l’état-major de l’armée française à l’AFP.
Environ 1 400 soldats et aviateurs français étaient jusqu’ici déployés au Niger, à Niamey et sur deux bases avancées dans le nord-ouest, à Ouallam et Tabarey-Barey, dans le cadre de la lutte antijihadiste aux côtés des Nigériens.
Leur retrait avait été exigé par les généraux nigériens rapidement après leur arrivée au pouvoir fin juillet, et le président français, Emmanuel Macron, avait annoncé leur départ fin septembre.
« Les premiers départs ont lieu », a-t-on appris auprès des armées françaises, confirmant l’annonce faite la veille par le régime militaire nigérien, qui évoquait également une escorte de l’armée nigérienne.
Peu de voies utilisables pour quitter le pays
Le communiqué du régime lu à la télévision nationale, Télé Sahel, ne précisait pas la destination de ce convoi terrestre.
Un avion avec du matériel français et un premier groupe de militaires prioritaires (évacuations sanitaires, notamment) s’est par ailleurs envolé lundi dans la journée, a-t-on appris auprès d’une source militaire.
Cela a aussi permis de préparer leur départ de cette région dite des « trois frontières », entre Niger, Burkina Faso et Mali, où ils étaient déployés, dans la lutte antiterroriste aux côtés des Nigériens.
Peu de voies sont utilisables pour quitter le Niger. Les frontières terrestres sont fermées avec le Bénin et le Nigeria. Et les Nigériens interdisent le survol de leur territoire par des avions français, civils et militaires, sauf autorisation dérogatoire.
Les autres frontières ont été rouvertes avec cinq pays, l’Algérie, la Libye, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad, où se trouve le commandement des Forces françaises au Sahel, basé à N’Djamena.
Si les containers français sont acheminés vers le Tchad, ils devraient ensuite transiter par le port de Douala, au Cameroun, selon une source proche du dossier.
Dialogue national « inclusif »
Les militaires nigériens, arrivés au pouvoir le 26 juillet en renversant le président élu Mohamed Bazoum, s’étaient rapidement engagés dans un bras de fer avec la France, réclamant le départ de ses soldats et de son ambassadeur.
Fin septembre, Emmanuel Macron avait annoncé le départ de l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, rentré à Paris fin septembre.
De son côté, l’Algérie a annoncé lundi « surseoir » à sa médiation censée trouver une sortie de crise au Niger, « jusqu’à l’obtention des clarifications qu’il estime nécessaires au sujet de la mise en œuvre de la médiation algérienne » au Niger.
L’Algérie avait proposé fin août un plan détaillé de transition de six mois.
Début octobre, le régime nigérien avait toutefois rappelé que la durée de la transition serait uniquement fixée par un dialogue « national inclusif ».
Quelques jours après son arrivée au pouvoir, le général Abdourahamane Tiani avait annoncé une transition d’une durée maximum de trois ans.
Avec AFP