MADAR/Nouakchott le 01-12-2024
Le gouvernement français étudie des propositions visant à réduire la présence militaire française en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, notamment au Tchad, au Gabon et en Côte d’Ivoire, réduisant ainsi son influence dans ces pays qui connaissent d’importants changements géopolitiques, dans un contexte de concurrence internationale féroce pour le continent africain, a rapporté Reuters, citant des sources à l’Élysée.
Selon Reuters, le président français Emmanuel Macron a chargé un envoyé spécial de préparer un rapport qui comprend un plan visant à réduire le nombre de troupes françaises en Afrique de 2 200 à seulement 600 soldats français.
Les recommandations stipulent que le Tchad conservera la plus grande part du nombre de troupes avec 300 soldats, contre 1 000, en raison de l’importance critique du maintien des troupes françaises dans ce pays pour répondre aux besoins de médiation de la crise au Soudan voisin, selon Reuters.
Le rapport précise que le travail des soldats français dans la région se limitera à la formation, à l’échange de renseignements et à la réponse aux demandes d’assistance des pays en fonction des besoins.
La décision française coïncide avec les demandes formulées ces derniers jours par des pays africains, au premier rang desquels le Tchad et le Sénégal, de réduire la coopération militaire avec la France, et d’exprimer leur souhait d’annuler les accords de coopération en matière de défense avec Paris et de fermer leurs bases militaires. Le Tchad a exigé le départ de l’armée française de quatre bases situées sur son territoire, après des décennies de « colonisation ».
Les observateurs attribuent les raisons de la décision de la France à la situation financière qui grève le budget de Paris, mais aussi aux conséquences du rôle joué par la France dans la guerre russo-ukrainienne.
La France perd une présence stratégique sur le territoire du Tchad, qui est considéré comme un acteur clé sur la scène internationale, grâce à sa coopération avec l’Occident pour éliminer les militants dans la région, après que la France a également été forcée de retirer ses soldats du Mali, du Burkina Faso et du Niger, après une série de coups d’État militaires dans ces trois pays.