Le président Diomaye supervise la cérémonie remise du Prix Galien Africa

MADAR/Nouakchott le 01-11-2025

Les rideaux sont tombés sur la 8ème édition du Forum Galien Afrique dont la 8ème édition s’est tenue à Dakar du 28 au 31 octobre.

Le dernier acte du forum fut la remise du 5ème prix Galien Afrique, une cérémonie supervisée hier soir par le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye.

La proclamation des résultats a été faite par le Pr Souleymane Moup co-président du jury.

Consécration de « La Ruche Health »

Le premier prix a bénéficié à la startup ivoirienne  « La Ruche Health », une plateforme d’e-santé  mise en place par deux tech entrepreneurs qui y ont intégré un chatbot basé sur l’IA.

Elle permet aux utilisateurs de prendre des rendez-vous en ligne par le biais d’un chatbot de messagerie instantanée utilisant l’intelligence artificielle (IA). La start-up, basée à Abidjan, a été lancée en 2023 par Benjamin Sasu et Rory Assandey.

La solution dispose d’une application mobile accessible sur iOS et sur Android.

Outre les plateformes web et mobile, la Ruche Health dispose de Kiko, son chatbot basé sur l’IA avec lequel il est possible de discuter sur WhatsApp. Cet agent conversationnel est capable de tenir une discussion médicale et de répondre à des questions techniques simples ou complexes.

Ainsi le prix de la meilleure technologie médicale d’une valeur de 30.000 dollars est revenue à cette plateforme mobile de santé qui connecte les utilisateurs à des professionnels agrées. On compte aujourd’hui plus de 75.000 utilisateurs en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

En plus du lauréat principal, 2 prix spéciaux ont été offerts.

Ces 2 prix spéciaux ont été offerts en hommage à des parcours inspirants. Ils ont bénéficié à 2 personnalités africaines qui se sont distinguées dans les domaines du leadership et de l’innovation.

Il s’agit de Mikael Moukanga (Ouganda) directeur exécutif du Gloal Health un chercheur et leader reconnu dans le domaine de la recherche clinique et Biomédicale.

Le Dr Makanga est un clinicien-chercheur fort de 28 ans d’expérience professionnelle dans le domaine des maladies infectieuses liées à la santé et à la pauvreté en Afrique. Il possède notamment 24 ans d’expérience dans le développement de produits médicaux et les activités réglementaires cliniques. Il est titulaire d’un doctorat en médecine de l’Université Makerere (Ouganda), d’une maîtrise de l’Université de Liverpool et d’un doctorat en pharmacologie clinique de l’École de médecine tropicale de Liverpool (Royaume-Uni). Il est également membre du Collège royal des médecins d’Édimbourg (Écosse).

La seconde lauréate est la sénégalaise Dr Adji Bousso Dieng qui est professeur et scientifique de renommée mondiale dans le domaine de l’Intelligence Artificielle.

Elle est professeur adjoint d’informatique à l’université de Princeton, où elle  dirige Vertaix dans le domaine de la recherche à l’intersection de l’intelligence artificielle et des sciences naturelles.

Très connu en France et aux USA. Elle milite pour une Afrique qui produit son savoir. C’est la première femme africaine au département d’Informatique à la faculté d’ingénierie de Princetown.

Ces lauréats illustrent une Afrique de la connaissance et de l’innovation.

C’est ce qu’a déclaré le président sénégalais dans son discours officiel de clôture dans lequel il a affirmé son attachement personnel à la science et à la santé.

Avec 20% de la population mondiale, l’Afrique ne produit que 0,25% des vaccins

La leçon douloureuse du Covid nous a montré qu’aucune nation ne peut se développer sans une souveraineté sanitaire, a-t-il poursuivi rappelant au passage le lien entre la santé animale, la santé humaine et l’environnement, un lien illustré par l’épidémie de la fièvre du Rift qui sévit actuellement dans certains pays de la sous-région dont le Sénégal.

Et d’ajouter que l’Afrique doit agir avec courage et détermination et assurer une meilleure gouvernance de la santé afin d’assurer la souveraineté sanitaire.

Et pour ce faire souligne le président sénégalais il convient d’allier formation, recherche et innovation.

Avec 20% de la population mondiale, l’Afrique ne produit que 0,25% des vaccins. C’est inadmissible a clamé Diomaye qui a annoncé le lancement d’importants programmes de santé au Sénégal, notamment un programme de 250 millions de dollars qui est en cours de finalisation et au niveau de l’Institut Pasteur de Dakar on tale déjà sur la production de 300 millions de doses de vaccins.

En effet, l’Institut Pasteur de Dakar développe actuellement le projet Madiba, une unité de production de vaccins ARNm visant à renforcer l’autonomie vaccinale du continent. En Afrique du Sud, Aspen Pharmacare produit des vaccins Johnson & Johnson, tandis que l’Agence Africaine des

Médicaments (AMA) de l’Union Africaine œuvre pour harmoniser les cadres réglementaires et stimuler la production locale. Ces avancées montrent qu’une transformation du système de santé africain est en marche, mais nécessite un engagement renforcé des États, du secteur privé et des partenaires.

Le président Diomaye a salué les progrès réalisés par le Sénégal en vue d’une souveraineté sanitaire. Il a cité notamment le classement du Sénégal qui fait partie des 11 pays africains classés de niveau 3 par l’OMS.

En effet, l’Agence nationale de réglementation pharmaceutique a été classée de niveau 3.

Le président sénégalais a salué le succès du forum Galien Afrique et le sérieux du jury du prix  Galien Afrique qui n’a pas délivré tous les prix et pour lui c’est là une preuve de rigueur car l’excellence scientifique ne se marchande pas. Elle se mérite, affirme-t-il.

Auparavant, la présidente du forum Galien Afrique le Pr Awa Marie Coll Seck a résumé la Déclaration de Dakar issu du forum. Elle invite à valoriser le savoir endogène ; à encourager l’innovation ; à booster la production de médicaments en Afrique ; à renforcer la solidarité africaine avec la collaboration entre pays et la mutualisation de leurs ressources.

La déclaration de Dakar invite les pays du continent, l’UA, le secteur privé, la société civile, à intégrer cette vision dans leurs feuilles de route.

A noter qu’au cours de cette cérémonie il y a eu plusieurs intervenants notamment le président de Galien Mr Bruno  Cohen depuis New York, du directeur général de l’Organisation Ouest Africaine de la santé Dr Melchior Aissi, Mme Cynthia Mwase, directrice de la santé pour l’Afrique de la fondation Gates.

Dernier intervenant depuis Génève, Dr Tédros Ghebreyesus, directeur général de l’OMS qui a déploré la réduction drastique cette année de l’aide allouée à la santé, ce qui dit-il aura un impact désastreux. Et il a appelé à une autonomie durale basée sur les ressources nationales.

Notons que la dernière journée du forum Galien Afrique a été consacrée au forum scientifique avec une conférence inaugurale placée sous le thème : « La souveraineté sanitaire en Afrique : état des lieux, défis et perspectives ».

Au début de la journée le Pr Ibrahima Seck Président du Comité scientifique de Galien a fait une restitution  des travaux du forum au cours des 3 jours précédents affirmant au passage que Galien a voulu apporter sa contribution sur la souveraineté sanitaire qui est le débat de l’heure.

Il a évoqué certains piliers de la souveraineté sanitaire, entre autres le financement accru, la production de médicaments, la valorisation du savoir endogène et la solidarité.

Et le le Pr Ibrahima Seck d’ajouter que Galien a voulu montrer que les jeunes et les femmes seront le fer de lance de la souveraineté sanitaire. Il convient donc de les accompagner.

Après les jeunes et les femmes, c’était autour  de la communauté scientifique d’apporter sa pierre à l’édifice.

Bakari Gueye/Dakar

 

 

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