Le gouvernement mauritanien entend offrir à tous les citoyens un accès universel aux services essentiels de santé de qualité, et une protection contre les risques financiers liés à la maladie, sans aucune forme d’exclusion ou de discrimination, et avec la pleine participation des populations.
Les principaux documents politiques et stratégiques élaborés au cours des dernières années (tant au niveau du gouvernement que du secteur de la santé) considèrent la santé comme une priorité nationale et la placent au cœur du développement du pays.
C’est dans ce cadre que le Ministère de la Santé a décidé de doter le pays d’une nouvelle politique nationale de santé à l’horizon 2030 afin de guider fondamentalement les actions sanitaires et de tirer profits des ressources mobilisées pour améliorer l’état de santé des populations
Elle servira d’orientation de base à toutes les actions menées dans le secteur pour la période 2017-2030. Elle s’appuie sur l’analyse de la situation du secteur et tient compte des engagements et des recommandations issues des revues régulières et des évaluations successives menées de concert avec l’ensemble des acteurs du secteur.
En Mauritanie le secteur de la santé est piloté par le ministère de la Santé. Il comprend les directions centrales et leurs subdivisions, les organes de coordination des programmes et des services connexes et les structures de soutien auxquelles souscrivent un certain nombre d’établissements tels que l’Institut National de Recherches en Santé Publique (INRSP), le Centre National de Cardiologie, la CNAM et la Centrale d’achats des médicaments.
Au niveau moyen, dans les districts (moughataa), les équipes de gestion sanitaire de district sont chargées de l’opérationnalisation, de la mise en œuvre et du suivi de la politique nationale de santé.
Le régime de sécurité sociale mauritanien couvre tous les salariés en cas de maladie, de vieillesse, d’accident du travail et de prestations familiales. Il est obligatoire et géré par deux organisations principales: la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) qui gère les régimes nationaux de santé.
Les patients qui ne peuvent pas être soignés en Mauritanie sont envoyés à l’étranger dans les hôpitaux partenaires.
Le manque d’hôpitaux bien équipés et gérés crée un lourd fardeau économique pour le gouvernement mais pourrait présenter une bonne opportunité d’investissement.
Les projets en cours sous la supervision du ministère de la Santé comprennent entre autres :
La construction et l’équipement du CHU Roi Salman à Nouakchott, le centre d’hémodialyse de Nouakchott, le Centre Hospitalier d’Atar et d’autres hôpitaux régionaux et centres de santé.
En 2019, la Mauritanie a rejoint le partenariat CSU, qui promeut le repérage des goulots d’étranglement du système de santé, l’analyse du marché du travail sanitaire et la mise en place des comptes de la santé. En 2019, la Mauritanie effectue une évaluation de la disponibilité des infrastructures de santé et de leur capacité à fournir les services de soin élémentaires (Service Availability and Readiness Assessment, SARA), termine l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) et met en place l’Assemblée Nationale de la Santé, un organisme consultatif regroupant toutes les parties intéressées, afin de concevoir la phase suivante de la stratégie nationale de financement de la santé visant à la mise en place de la couverture sanitaire universelle.
Notons que le système de santé comprend quatre composantes à importance inégale : le secteur public, le secteur privé, la santé communautaire et la médecine traditionnelle. En termes d’opérations, le système de santé est pyramidal, avec trois niveaux de service:
Le niveau primaire qui se trouve au niveau des Moughataa et qui comprend deux types de structures de santé: les postes et centres de santé et le niveau le plus périphérique des unités de soins de base.
Le niveau intermédiaire qui est composé de deux types d’hôpitaux: les hôpitaux de moughataa, ciblant les moughataas les plus peuplées ou enclavées, et les hôpitaux régionaux de toutes les wilayas à l’exception de Nouakchott.
Le niveau tertiaire est essentiellement concentré à Nouakchott et comprend deux types d’hôpitaux de référence: les hôpitaux généraux, dont le Centre hospitalier national, l’hôpital Cheikh Zayed (HCZ), l’hôpital de l’amitié (HA) et l’hôpital militaire; et les centres hospitaliers spécialisés, y compris le Centre hospitalier des spécialités, le Centre national de cardiologie (CNC), le Centre national d’oncologie (CNO), le Centre Mère-Enfant, le Centre national d’orthopédie et de réadaptation fonctionnelle, et le centre de spécialités de la wilaya de Nouadhibou.
D’autres centres incluent le Centre national de transfusion sanguine, l’Institut national de recherche, l’Institut du laboratoire national de contrôle de la qualité des médicaments (Laboratoire National de contrôle de la qualité des médicaments, ou LNCQM) et le principal distributeur de médicaments et de fournitures médicales (Centrale d’Achat des Médicaments et Consommables, ou CAMEC).
Le secteur est complété par cinq établissements d’enseignement: les écoles nationales de santé publique de Nouakchott, Kiffa, Nema, Rosso et Séilibaby qui assurent la formation du personnel paramédical.
Il existe également un certain nombre de structures de santé militaire et de santé au travail qui sont assez développées, en particulier les installations soutenues par les grandes sociétés minières.
Parallèlement au système public, le système de santé privé se développe rapidement, notamment à Nouakchott et dans d’autres grandes villes. Les hôpitaux de type cliniques privées comme les cliniques de Chiva, Kissi et Ibn Sina augmentent la disponibilité et la qualité des soins de santé bien qu’ils restent largement non réglementées.
Dans le cadre du renforcement des infrastructures le Projet présidentiel d’appui à la santé, Propep-Santé il y a la prise en compte de l’urgence hospitalière, de la sécurité routière, de la réanimation, et du Forfait obstétrical.
Bakari Gueye