MADAR/Nouakchott le 22-05-2024
La campagne électorale qui a débuté le 14 juin est l’occasion pour les 7 candidats à l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu pour le 29 juin, d’aller au contact des électeurs et de présenter leurs programmes.
Certains thèmes comme l’unité nationale, l’emploi et l’insertion des jeunes, la lutte contre la corruption, la nécessité de l’accès des citoyens aux services sociaux de base (Santé, Education, approvisionnement en eau et en électricité), justice sociale, reviennent dans tous les programmes des candidats. Mais chaque candidat fait un focus sur ses priorités.Ainsi, le président sortant Mohamed Cheikh Ghazouani place sa campagne sous le sceau de la jeunesse.Il accorde aussi une grande importance aux risques sécuritaires et géopolitiques imposées par la menace sécuritaire au Sahel.Les crises internes dans certains États comme le Mali, le Burkina Fasso et le Niger avec pour conséquences l’afflux massif de populations de réfugiés dans l’Est du pays provoque des flux migratoires incontrôlés qui constituent des dangers qui peuvent avoir de graves conséquences pour le pays.El Id Mohameden insiste lui beaucoup sur les conditions de vie des mauritaniens jugées déplorables et qu’il promet d’améliorer.Ce candidat promet aussi d’investir dans les industries de transformation du secteur minier afin de générer une meilleure valeur ajoutée.Le candidat Mamadou Bocar Ba dont le programme donne la priorité au règlement de la question du « passif humanitaire » promet aussi de lutter contre la corruption et la mauvaise gestion des affaires publiques et de mettre fin aux différents facteurs à l’origine de la frustration des Mauritaniens, notamment en ce qui concerne l’accès à l’état civil de certains citoyens, la promotion de l’agriculture et l’épanouissement de la jeunesse.Pour le candidat Ould El Wafi, la Mauritanie souffre toujours d’un secteur de santé fragile, d’une éducation médiocre et de services déficients. Il s’engage à régler tous ces problèmes.Quant à Hamadi Sidi Mokhtar, candidat du parti islamiste Tawassoul son programme est basé sur l’application de la Charia islamique : « J’appliquerai la loi de Dieu, je construirai des mosquées et je lutterai contre la corruption » a-t-il déclaré au cours de son premier meeting. Il s’est engagé à redonner aux savants l’espoir et le statut qu’ils ont perdus et à consolider l’identité islamique, soulignant qu’il allouera une part fixe du budget de l’Etat à la construction de mosquées.Enfin le Dr Atouma Soumaré mise lui sur l’application de la justice, de l’éducation, de l’emploi et de la santé pour tous.Comme on le voit tous les candidats ont une ambition pour la Mauritanie et les mauritaniens.L’élection est très ouverte et au vu des forces en présence, la compétition risque d’être rude. La balle est dans le camp de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) qui doit relever le défi de l’organisation et de la transparence, ce qui est loin d’être gagné d’avance. Les élections générales de 2023 sont encore un mauvais souvenir. Mais des améliorations ont été apportées par la CENI et cette fois-ci on s’attend à une meilleure gestion de l’élection présidentielle.
Bakari Gueye
