Rentrée scolaire 2024-2025 : La marche inexorable vers l’école républicaine

MADAR/Nouakchott le 04-11-2024

Elèves et enseignants ont repris le chemin de l’école le 07 octobre dernier qui a marqué le début officiel de l’année scolaire 2024-2025.

Il s’agit en effet d’une année charnière qui marque une étape décisive dans la mise en œuvre de l’école républicaine qui fête ses 3 ans.

En effet, malgré les obstacles, cet ambitieux projet a franchi des étapes jugées importantes par les responsables du secteur de l’éducation.

Ainsi, l’année en cours sera marquée entre autres par l’introduction des langues nationales (poular, soninké, et wolof dans le système éducatif national.

Et conformément à la loi d’orientation de l’enseignement, 25 classes ont été ouvertes à titre expérimental à travers le pays.
De ce fait, «tout enfant de langue maternelle arabe doit apprendre au moins l’une des trois langues nationales (poular, soninké et wolof). Le choix de cette langue est guidé par le contexte sociodémographique régional», selon les termes des nouvelles orientations du système éducatif national.
Et pour ce qui est de l’arabe, cette langue sera «enseignée à tous les enfants dont elle n’est pas la langue maternelle comme langue de communication et comme langue d’enseignement».

Vers la réalisation des objectifs de l’école républicaine

Le département de l’éducation déploie beaucoup d’éfforts pour atteindre les objectifs fixés. Selon Mme Houda Mint Babah Ministre de l’éducation nationale : « Nous travaillons à la réalisation des objectifs de l’école républicaine et des objectifs de la réforme »

La ministre de l’éducation et de la réforme du système d’enseignement, a souligné que le rêve de l’école républicaine, qui constitue depuis des décennies un espoir pour tous les Mauritaniens, n’aurait pas été réalisé sans la vision et l’intérêt de Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, pour le secteur de l’éducation et sa détermination à le réformer en offrant une éducation de qualité et complète à tous les enfants mauritaniens.

Dans le discours prononcé à l’occasion de l’ouverture de l’année scolaire 2024-2025,elle a déclaré que « nous entrons dans une phase importante du projet de l’école républicaine, car nous avançons avec confiance pour redonner à l’école primaire sa place et son rôle, en tant que lieu de brassage pour tous les Mauritaniens, afin que nos enfants se retrouvent dans les mêmes salles de classe, sous les mêmes toits, et reçoivent les mêmes programmes et cours d’une manière plus complète, plus efficace et plus globale.»

Et la ministre de réitérer l’engagement des autorités à assurer une éducation de qualité et complète à tous les enfants mauritaniens, en passant par sa suivi personnel pour accélérer le processus de réforme de le mettre en œuvre dans les délais impartis et avec la qualité requise, pour aboutir à l’instauration d’une école républicaine qui garantit l’égalité des chances dans l’enseignement de qualité et réalise nos aspirations à former des générations scientifiquement compétentes, attachées à notre identité authentique et à nos constantes civilisationnelles et culturelles, capables de faire progresser le pays et de le doter d’experts nationaux qualifiés, chargés d’exploiter nos ressources et de nous faire avancer vers les étapes du progrès, du développement et de la prospérité.

Des résultats encourageants

A noter que depuis son lancement, le projet de l’école républicaine a enregistré des résultats encourageants caractérisé par des sauts qualitatifs à différents niveaux :

– Le nombre d’enseignants en classes est passé de 9 607 en 2019 à 17 222 en 2023.

– Le nombre de salles de classe a augmenté de 3 698 entre août 2019 et août 2023.

– Le département a acquis plus de 85 000 tables-bancs.

– Le nombre d’écoles bénéficiant de cantines scolaires a augmenté de 233 % entre 2019 et 2024.

– Le nombre d’élèves bénéficiant des cantines a augmenté de 284 %, passant de 63 025 en 2019 à 242 548 en 2024.

Ainsi la réalisation des objectifs de l’École républicaine et de ceux de la réforme du système d’enseignement passe, inévitablement, par l’adoption d’une bonne gouvernance et la maîtrise d’outils de gestion modernes basés sur la normalisation, la transparence et la précision. Dans ce contexte, le département a pu :

– Mettre en œuvre les dispositions de la loi d’orientation sur l’éducation en publiant la plupart des textes d’application.

– La mise en place de la Commission nationale des programmes scolaires.

– La mise en place du Système d’Information de Gestion de l’Éducation (SIGE) pour le contrôle des ressources humaines et de la logistique.

– La publication de plusieurs textes pour réglementer la mutation et la promotion des enseignants.

– La création de l’Institut national pour la promotion des langues nationales, sélection et formation de leurs enseignants, identification des régions où elles seront enseignées et rédaction de leurs programmes pour commencer à les enseigner, à titre expérimental, au début de l’année scolaire en cours.

Ainsi conformément à ce que le Premier ministre, M. Mokhtar Ould Diay, a annoncé dans la politique générale du gouvernement devant l’Assemblée nationale, le gouvernement s’engage à continuer à renforcer et à consolider les mesures visant à réaliser une éducation de qualité, équitable et inclusive par les moyens suivants :

– La fermeté face au chaos qu’engendrent les nouvelles créations dues à une urbanisation anarchique résultant d’une évaluation aveugle, et l’adoption d’une carte scolaire rationnelle qui prend en compte les spécificités de notre pays selon les normes les plus récentes.

– La lutte contre la déperdition scolaire, en coopération avec nos partenaires, en offrant des conditions favorables et attrayantes dans l’environnement scolaire et en continuant à améliorer l’offre scolaire.

– Développer une politique nationale de formation continue pour améliorer et actualiser l’expertise des enseignants.

– L’entretien des installations et la préservation des outils et fournitures scolaires.

– La lutte contre l’absentéisme et le développement de mécanismes pour stimuler la productivité et la créativité.

Le secteur a développé et mis en œuvre un certain nombre de programmes pour permettre aux enfants des couches vulnérables de fréquenter des établissements d’excellence. Ces programmes sont les suivants :

Le « Programme Takamoul pour la discrimination positive dans les écoles secondaires d’excellence ».

Le programme « Mawaheb » pour découvrir et soutenir les élèves exceptionnels.

Le programme « Joussour », qui propose des cours de rattrapage aux élèves des classes terminales.

La conception, la préparation et l’enregistrement de cours télévisés et leur mise à disposition sur les médias sociaux.

Malgré ces progrès, l’école républicaine est toujours confronté à des défis dont l’insuffisance des ressources allouées au secteur de l’éducation, le problème des infrastructures et du matériel didactique, la pléthore des effectifs par classe, le manque d’enseignants notamment pour certaines matières et l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants.

Des défis que le gouvernement s’emploie à relever afin d’atteindre les objectifs fixés.

Par Bakari Guèye

 

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