MADAR/Nouakchott le 03-06-2025
La semaine prochaine, Washington DC accueillera le premier sommet des dirigeants africains du second mandat du président américain Donald Trump.
Outre le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, les présidents du Gabon, de la Guinée-Bissau, du Liberia et du Sénégal participeront à ce sommet.
Ce prochain sommet place Ould Ghazouani dans une position particulière puisqu’il deviendra le premier président mauritanien à rencontrer deux présidents américains au cours de son mandat, ayant déjà rencontré l’ancien président américain Joe Biden le 14 juin 2024 en marge du sommet du G7 des plus grands industriels du monde organisé par l’Italie.
Volet des échanges commerciaux:La Mauritanie au centre des nouveaux intérêts américains
Le sommet devrait voir la présentation d’importants dossiers économiques, en plus de la promotion des échanges commerciaux et des investissements dans les secteurs de l’énergie et des mines, domaines qui ont été mentionnés à plusieurs reprises dans les entreprises bilatérales avec la Mauritanie, en particulier après le début des exportations de gaz.
Les États-Unis, qui cherchent à réduire l’influence de concurrents tels que la Chine et la Russie en Afrique, considèrent la Mauritanie comme un partenaire potentiel en raison de ses richesses maritimes et minérales et de sa position stratégique entre l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb.
Ils devraient discuter des mécanismes visant à soutenir les échanges commerciaux, à faciliter l’accès au marché américain grâce à des initiatives telles que l’AGOA, et à renforcer les partenariats dans les domaines des infrastructures et de la transformation numérique, pour lesquels la Mauritanie a récemment manifesté un intérêt croissant.
Migrations. Coopération en matière de sécurité et réduction de la migration irrégulière
Le sommet est également l’occasion de discuter de la question des migrations, en particulier à la lumière du nombre croissant de migrants mauritaniens qui traversent le mur du Mexique pour se rendre aux États-Unis d’Amérique, en plus du passage de migrants d’Afrique subsaharienne à travers le territoire mauritanien vers les îles espagnoles des Canaries, puis vers l’Europe, et parfois à travers le Mexique pour se rendre aux États-Unis.
Washington pourrait exiger de Nouakchott qu’elle joue un rôle plus important dans la réduction des flux de migrants clandestins, en échange d’un soutien financier et technique destiné à renforcer les capacités de contrôle des frontières et à améliorer les possibilités de développement local dans les régions qui exportent le plus de migrants.
Ould Ghazouani au centre de l’instant américano-africain
La participation de M. Ould Ghazouani à ce sommet s’inscrit dans la continuité de l’orientation de la Mauritanie vers la diversification de ses partenariats internationaux et son positionnement au cœur des grandes politiques des puissances mondiales, et traduit la volonté du régime mauritanien de se réserver une position active dans l’élaboration des politiques de coopération Nord-Sud, en particulier à la lumière des changements géopolitiques rapides qui se produisent en Afrique et au Sahel.
Relations économiques:L’aversion des Etats-Unis pour l’aide
Dans sa dernière déclaration aux médias, le chargé d’affaires de l’ambassade américaine à Nouakchott, John Ice, a affirmé que le soutien de son pays à la Mauritanie se fera par le biais du commerce et non de l’aide.
Il s’exprimait lors d’une réception organisée à l’occasion du 249ème anniversaire de l’indépendance des Etats-Unis.
« Les États-Unis cherchent à soutenir le développement économique de la Mauritanie par le biais du commerce et non de l’aide, conformément à l’approche préconisée par le président Trump et à la vision de la Mauritanie pour une relation bilatérale plus équilibrée », a-t-il déclaré.
Le responsable américain a ajouté que son pays « n’encourage pas la dépendance à l’aide, mais investit plutôt dans la prospérité mutuelle, c’est pourquoi la diplomatie commerciale est un axe clé des relations bilatérales. »